Le rôle joué par les gouvernements locaux dans la crise générée par la Covid-19 a été primordial. Le maire de València, Joan Ribó, a fait cette déclaration lors de son intervention à la réunion virtuelle organisée par les organismes CGLU (Cités et gouvernements locaux unis), ONU-Habitat, Metrópolis et CEMAS, sur le thème Systèmes alimentaires : les leçons d’une pandémie. M. Ribó a souligné que « les gouvernements locaux ont été un outil essentiel et ont agi de façon efficace, proche des citoyens, avec sensibilité et empathie dans la prise de décisions visant à contenir, par exemple, la pénurie des denrées alimentaires de leurs centres urbains ».
La réunion, animée par la secrétaire générale du CGLU Emilia Saiz, a compté sur la participation de représentants des collectivités locales et régionales et des organisations de diverses régions du monde afin de mettre en commun leur expérience dans la gestion de la crise provoquée par le coronavirus. Le maire de València a expliqué que, pendant le confinement, la mairie a mené de nombreuses actions avec la société civile, comme, par exemple, la distribution de nourriture, de kits d’hygiène et sanitaires en collaboration avec la Croix Rouge. Il a également mis en valeur l’aide aux familles les plus vulnérables par le biais des bourses pour cantine, le soutien des producteurs de l’Horta de València et le renforcement du contrôle sanitaire sur les marchés locaux.
En tant que représentant de la ville de Milan, Andrea Magarini a expliqué qu’un système centralisé était organisé avec des employés municipaux et des bénévoles pour la distribution de nourriture, en plus de la distribution de bons pour l’acquisition de produits de première nécessité. Dans la ville de Milan, comme dans d’autres villes, il y a eu une augmentation de la consommation de fruits et légumes pendant la pandémie, ainsi qu’une augmentation significative des achats en ligne. Depuis la province équatorienne d’Azuay, Patricio Abad a commenté le projet « Paniers solidaires », garantissant l’accès aux denrées alimentaires à toute la population du pays qui subit également une grave crise économique.
Maite Rodríguez du Réseau Femmes et Habitat de l’Amérique latine et des Caraïbes a mis l’accent sur les banques de semences dont s’occupent des groupes de femmes au Guatemala, car, selon elle, « le secret d’un système de production, ce sont les graines ». Kobie Brand, représentante de l’ICLEI, a préconisé une reconnexion avec les sources de nourriture afin de les mettre en relation avec la nature et avoir une alimentation plus saine. Pour la FAO, Marcela Villarreal a déclaré que le principal défi pendant la pandémie a été de garantir l’accès aux denrées alimentaires pour les plus vulnérables : « toute réponse à une pandémie doit prendre en compte le binôme égalité/inégalité ».
Remy Sietchiping, représentant d’ONU-Habitat, est également intervenu lors de la session. Pour lui, la crise du coronavirus a montré qu’il est essentiel de prêter attention à tous les éléments des chaînes de distribution et qu’il est également primordial que personne ne soit laissé pour compte en termes de technologie.
Le directeur du CEMAS, Vicente Domingo a ensuite clôturé la réunion en déclarant que « bien manger est une responsabilité parce que cela nous aide nous-mêmes, nos familles, notre ville, la planète, etc. ». Il a encore ajouté que nous ne pouvons pas laisser passer cette crise sans apprendre quelque chose pour l’avenir des systèmes alimentaires.